Kyôjin no Hoshi

Kyôjin no Hoshi

AUX SOURCES DU NEKKETSU…

Kyojin no Hoshi

Hyûma Hoshi est un jeune garçon qui a très tôt perdu sa mère et qui vit dans les quartiers pauvres avec sa sœur aînée et son père, Ittetsu Hoshi, un ancien joueur de baseball de l’équipe des Giants (Kyojin) de Tôkyô qui fut jadis coontraint de renoncer à une prometteuse carrière suite à une blessure reçue au combat pendant la guerre. Devenu alcoolique et violent, Hoshi senior vit sa vie par procuration à travers son fils et oblige son rejeton à nourrir l’ambition de devenir lui aussi un joueur des Giants. Il lui fait suivre un entraînement particulièrement rude voire inhumain en conséquence. Ces épreuves endurées, et le fait de contempler au quotidien la torture que le baseball représente pour son père (et pour lui-même par extension, donc), conduit le jeune garçon à haïr ce sport du plus profond de son être. Mais la rencontre déterminante avec Mitsuru Hanagata, son meilleur ennemi et éternel rival, change soudain la donne. Hyûma découvre alors les vertus du baseball et semble bien décidé à accomplir les désirs de revanche de son père… Quitte à s’y brûler les ailes.


Trivia :

- Le scénariste Ikki Kajiwara est né le 4 septembre 1936, de son vrai nom Asaki Takamori (il utilisa également le nom d’emprunt Asao Takamori pour signer certaines œuvres). Romancier, auteur de manga et producteur de cinéma, sa réputation était particulièrement sulfureuse. Il mena une vie quelque peu marginale, en étant mêlé à plusieurs scandales et autres histoires ayant défrayés la chronique. Du point de vue de l’écriture, il révolutionna les mangas d’arts martiaux et de sport en général en mêlant avec habileté des thèmes sociologiques d’actualité et des notions fédératrices de jusqu’auboutisme et de combativité, créant la source de tout un courant du shônen manga. Sa réputation sans précédant dans le milieu lui vient essentiellement de la création de certaines des œuvres les plus emblématiques du Shônen Magazine, telles que Kyojin no Hoshi (1966-1971), Ashita no Joe (1968-1973) et Tiger Mask (1968-1971), écrites en simultané ! Après une vie ponctuée d’excès, il décède le 21 janvier 1987.


- Le dessinateur Noboru Kawasaki est né le 28 janvier 1941. Ancien assistant de Takao Saitô (Golgo 13), le fondateur du mouvement gekiga, Kawasaki acquiert très tôt une enviable réputation au Japon pour avoir dessiné Kyojin no Hoshi puis, cinq ans plus tard, Kôya no Shônen Isamu (Willy Boy), un manga western scénarisé par Sôji Yamakawa particulièrement réussi. Kawasaki a remporté le Prix Shogakukan pour Animal 1 et Inakappe Taishô (1969), ainsi que le Prix Kodansha pour Kyojin no Hoshi (1967) et Football Hawk (1978). Son association avec Ikki Kajiwara a produit 5 œuvres hors du commun : Kyojin no Hoshi, sa suite Shin Kyojin no Hoshi, Otoko no Jôken, Hana mo Arashi mo et Daimakujira.


- Le titre Kyojin no Hoshi est évidemment un jeu de mots sur le terme « Hoshi », qui signifie « étoile » (à prendre ici dans le sens « star » sportive), qui est aussi le patronyme du héros. Le titre peut ainsi se lire aussi bien « Hoshi des Giants » que « La star des Giants ». Par ailleurs, le mot « Kyojin » (Géant) est sans doute aussi un jeu de mots entre le nom de l’équipe de baseball et la petite taille du héros, qui est censé être un obstacle majeur à sa carrière professionnelle. Plus communément, le manga est davantage connu en France sous l’appellation « L’étoile des Géants ». Notons aussi que la manière de présenter le kanji « Hoshi » dans le logo-titre du manga (avec l’étoile graphiquement imbriquée dans le kanji) influença plus que certainement Masami Kurumada, chantre du style nekketsu et fan inconditionnel de Ikki Kajiwara (la première œuvre d’envergure de Kurumada fut Ring ni Kakero, sorte de mélange entre Ashita no Joe et des concepts déjà prototypiques de Saint Seiya), pour le logo-titre de Saint Seiya. Dans l’animé éponyme, le seiyû (Tôru Furuya) qui fut choisi pour doubler Seiya à la demande du mangaka était aussi celui qui prêta jadis sa voix à Hyûma Hoshi dans l’adaptation animée de Kyojin no Hoshi. Sans oublier que le Chevalier de Bronze du Phénix est prénommé… Ikki. Sans doute pas un hasard non plus.


- Le manga compte 19 volumes dans son édition tankôbon, aux éditions Kodansha.

Oeuvres de Kajiwara